Le mécréant

Il était dans le fond du fossé,
Couvert de boue, couvert de plaies;
Généreusement je lui tends la main.
Dans la vie, il faut être humain.

Je l'installe à la maison,
Lui offre un lit, un édredon,
Je lui prépare une bonne table,
Et des vêtements confortables.

Et voilà qu'il se prélasse,
Il se sent bien dans la place,
Histoire de reprendre son souffle,
Il chausse mes pantoufles.

On n'est pas toujours du voyage.
Il était bien sûr au chômage,
Ce n'est pas une maladie honteuse.
Mais une situation peu avantageuse.

Il faut que je l'attende le soir.
Lorsqu'il rentre de sa tournée des bars.
Car chaque fuis qu'il est trop plein,
Monsieur; Il ose battre mon chien

Pour bien honorer ma flamme.
Il a aussi courtisé ma femme,
Qui dormait dans le fond de mon lit.
En me laissant dans mon pire ennui.

Se sentant soudain à l'aise,
Il ouvre une Parenthèse,
Sur tous nies petits revenus,
Sous des prétextes confondus.

Lorsqu'une idée germe dans la tête,
Il ne faut pas battre en retraite.
Voyez-vous Monsieur le commissaire,
Je l'ai tué la nuit dernière.

Antony EBERLE